dansesuisse.ch:Sie sind seit 2004 Tanzdramaturg am
Luzerner Theater. Was macht eigentlich ein Tanzdramaturg? Christoph
Kammertöns: Ein Tanzdramaturg macht nichts anderes als ein
Musik- oder
Schauspieldramaturg, nur bezogen auf den Tanz. Seine Arbeit kann grob
in drei Bereiche unterteilt werden: einen künstlerischen, einen
organisatorischen und einen kommunikativen in Bezug auf das Publikum.
Künstlerisch hat der Tanzdramaturg eine ergänzende Funktion, indem er
eine Produktion begleitet. Er stellt Zusammenhänge her und trägt
Material zusammen, das er für die schriftliche und mündliche
Vermittlung, zum Beispiel für das Ensemble, bearbeitet. Das heisst, er
überträgt komplexe Darstellungen in Formulierungen, die
Vorstellungsbilder eröffnen können. Der Dramaturg kann ein persönlicher
Begleiter der Choreografin oder des Choreografen sein und stellt ein
Augenpaar mehr dar, das Rückmeldungen gibt. Diese Mitarbeit im
künstlerischen Bereich ist jedoch abhängig von den Bedürfnissen der
Choreografierenden.
Am
16.
April zeigt das Luzerner Tanzensemble die Uraufführung «Wash the
Flowers» von Carolyn Carlson. Wie sah Ihre Zusammenarbeit mit der
französischen Choreografin aus?
Carolyn
Carlson hat ein persönliches Konzept und benötigte im Vorfeld keine
Begleitung. Hier kommen vor allem die anderen beiden Bereiche zum
Tragen: die Organisation von Terminen und die Kommunikation innerhalb
des Hauses. Dies können ganz unterschiedliche Aufgaben sein, so holte
ich die Choreografin zum Beispiel vom Flughafen ab. Um das Programmheft
zu erstellen, versuche ich zu erfassen, wie sie arbeitet, was sie
vermitteln will. Ich suche Texte zusammen und verfasse neue, die das
Verständnis fördern. Zu meiner Aufgabe gehört es auch, den Kontakt mit
dem Publikum herzustellen, indem ich Gespräche durchführe oder vor den
Vorstellungen Einführungen anbiete. Im Unterschied zu anderen Theatern
ist die Öffentlichkeitsarbeit in Luzern in der Tanzsparte Teil der
Produktionsdramaturgie.
Welche
Qualifikationen und Fähigkeiten sind für Ihren Beruf erforderlich?
Es sind
allgemeine Fertigkeiten. Ein geisteswissenschaftliches Studium ist
sicher von Vorteil – in meinem Fall war das Musikwissenschaft und
Psychologie. Hier lernt man, sich einen Sachverhalt wissenschaftlich
korrekt anzueignen, zum Beispiel in einer Bibliothek zu recherchieren
und das Recherchierte in geschriebene und gesprochene Sprache
umzusetzen. Wichtig ist eine organisatorische Fähigkeit, um Termine
einhalten und koordinieren zu können, sowie Kommunikationsfähigkeit. Es
müssen Interessen kommuniziert, ausbalanciert, geschützt, vertreten
werden, und zwar nach Innen wie nach Aussen. Hier ist auch eine
emotionale Intelligenz gefragt. Man sollte einen praktischen Bezug
haben, die Abläufe in einem Theater kennen und wissen, wie ein Haus in
einem technischen Sinne funktioniert.
Die
belgische Tanzdramaturgin Marianne von Kerkhoven nennt auch Intuition,
«das Gefühl dafür, was das Material verlangt», eine Voraussetzung für
die Tanzdramaturgie.
Intuition
hat in allen Lebenslagen ihre Berechtigung. Ich würde für die Arbeit
des Dramaturgen eher den analytischen Blick betonen. Es geht um eine
«Draufsicht», um einen weiteren, auch kontrollierenden Blick.
Sie
würden Tanzdramaturgie eher der Wissenschaft als der Kunst zuschreiben?
Ich sehe
eine klare Arbeitsteilung: die intuitive, künstlerische Arbeit ist die
des Choreografen, als Tanzdramaturg habe ich nur eine ergänzende
Funktion, indem ich die Intuition unterstütze. Gerade das Tanztheater,
welches in den letzten Jahren wieder an Aktualität gewonnen hat und
unter der neuen Tanzdirektorin Verena Weiss in Luzern praktiziert wird,
repräsentiert und kommuniziert ein übergeordnetes Thema, eine
Geschichte. Diese will recherchiert, analysiert und in einen
Begründungszusammenhang gestellt werden, wozu wissenschaftliches
Handwerk unabdingbar ist. Die Wissenschaft steht hier also im Dienste
der Kunst und bildet mit ihr im besten Fall eine Symbiose.
Sie
sind Musikwissenschaftler. Wie sind Sie zum Tanz gekommen?
Während
meines Studiums an der Folkwang-Hochschule in Essen arbeitete ich
bereits als Tanzkorrepetitor für Trainings und Vorstellungen. Bis vor
kurzem besuchte ich zudem selbst Tanzunterricht und bekam dadurch eine
Vorstellung von Tanzqualität. Ich kann nachfühlen, wie sich jemand zum
Beispiel während eines Pliés fühlt. Tanz bedeutet für mich Ausdruck
einer Befindlichkeit, auch Ausdruck von Gedanken auf einer sinnlichen
Ebene und liegt mir emotional sehr nahe. Bei aller Analytik ist also
trotzdem auch Intuition gegeben.
Sie
arbeiten als Tanzdramaturg, Tanzkorrepetitor, Musikdramaturg, schreiben
Programmhefte, editieren ein Klavierlexikon – wie bringen Sie alles
unter einen Hut?
Zwar
handelt es sich um verschiedene Aufgabenfelder, doch unter dem
geisteswissenschaftlichen Gesichtspunkt bestehen viele
Berührungseffekte. Letztlich drehen sich alle meine Tätigkeiten um die
Grundfertigkeiten Materialfindung und Materialauswertung – letzteres
durchaus in einem kreativen Sinn mit dem Interesse zu weiterführenden,
auch neuen, eigenen Gedankengängen zu kommen.
[Frz.:]
Au service de l’art
–– dansesuisse.ch a rencontré Christoph Kammertöns, le conseiller
artistique pour la danse du Luzerner Theater. Il y exerce un métier
très répandu en Allemagne et en Belgique appelé «Tanzdramaturg», soit
celui de dramaturge pour la danse. Les différentes facettes de cette
profession expliquées par un spécialiste. ––
dansesuisse.ch: Christoph Kammertöns, vous êtes depuis
2004 dramaturge
pour la danse au Théâtre de Lucerne. Expliquez-nous cette profession. Christoph
Kammertöns: Je fais pour la danse ce qu’un autre dramaturge
ferait pour le théâtre ou la musique. En gros, j’ai trois tâches
principales, artistique, d’organisation et de communication.
Artistiquement, le dramaturge a une fonction complémentaire
d’accompagnement d’une création. Il établit des liens, rassemble du
matériel qu’il retravaille en vue d’une transmission orale et écrite à
la compagnie, par exemple. C’est-à-dire qu’il va formuler des
représentations complexes de façon à ce qu’elles puissent donner
naissance à des images. Le dramaturge peut devenir le conseiller
personnel d’un chorégraphe, fonctionner comme un œil extérieur. Mais
cette partie du travail dépend bien sûr des besoins du chorégraphe.
Le Luzerner Tanzensemble
donnera «Wash the Flowers» de Carolyn Carlson
le 16 avril 2005. Comment s’est déroulée votre collaboration avec elle?
Carolyn Carlson part d’un concept personnel et n’a
besoin de personne
pour préparer sa création. Mon rôle touchait donc à deux autres
domaines, soit ceux de l’organisation, du planning et de la diffusion.
C’est très varié, je suis par exemple allé chercher l’artiste à
l’aéroport. Pour rédiger le programme, j’ai essayé de saisir comment
elle travaille, ce qu’elle veut transmettre. J’ai réuni des textes, en
ai composé d’autres pour une meilleure compréhension. Il y a aussi
l’aspect des contacts avec le public, que je favorise lors
d’interventions ou de présentations avant les spectacles. Contrairement
à d’autres maisons, à Lucerne les relations publiques pour la danse
font partie de mes attributions de dramaturge.
Quel profil doit-on avoir pour
exercer votre métier?
Il faut des qualifications générales. Des études en
sciences humaines
sont certainement un avantage. Dans mon cas, c’est la musicologie et la
psychologie que j’ai étudiées. On y apprend à aborder un thème de
manière rigoureusement scientifique, par exemple la recherche en
bibliothèque, dont les résultats sont ensuite transmis en langue écrite
et parlée. Bien sûr il faut aussi avoir des capacités d’organisateur
pour planifier et communiquer. Sans parler du sens des relations
humaines utile lorsqu’il s’agit d’évaluer, protéger, représenter et
communiquer des intérêts, aussi bien à l’interne qu’à l’externe. Il y a
bien sûr aussi les connaissances pratiques à avoir sur le
fonctionnement général et technique d’un théâtre.
La dramaturge pour la danse
belge Marianne von Kerkhoven pense aussi qu’il faut avoir de
l’intuition dans ce métier.
Il la faut en général dans la vie. Mais je verrais
plutôt l’avantage à
être analytique dans ce métier, à avoir une vue d’ensemble pour mieux
cerner, mieux contrôler la situation.
La dramaturgie de la danse,
c’est plutôt une science ou un art?
Je fais une distinction claire entre mon travail et
celui du
chorégraphe. Le processus artistique et intuitif est son domaine,
moi-même je soutiens son inspiration en remplissant une fonction
complémentaire. Pour ce qui est du Tanztheater, qui revient ces
dernières années en avant et que pratique à Lucerne Verena Weiss, il
véhicule un thème ou une histoire qui doivent incontournablement être
creusés, analysés et fondés de manière scientifique. Cette science sera
alors au service de l’art et, dans le meilleur des cas, formera avec
lui une symbiose.
Vous êtes musicologue. Comment
êtes-vous arrivé à la danse?
J’étais accompagnateur pour les entraînements et les
spectacles quand
j’étudiais à la Folkwang-Hochschule à Essen. Il n’y a pas si longtemps,
je prenais encore des classes de danse et grâce à cela, je peux juger
de la qualité d’un mouvement. Je me souviens du sentiment que provoque
un plié, par exemple. La danse m’est émotionnellement très proche.
C’est pour moi l’expression d’un être en un lieu donné mais aussi celle
de pensées placées sur un niveau sensitif. Comme quoi, il y a de
l’intuition dans toute démarche analytique.
Vous travaillez comme
dramaturge pour la danse et la musique,
accompagnateur, rédacteur de programmes et vous compulsez un
dictionnaire du piano. Comment faites-vous tout cela?
C’est sûr, cela fait beaucoup mais dans les sciences
humaines, les
domaines se recoupent souvent. En fin de compte mes activités vont
toutes dans le sens de la recherche et du traitement créatifs d’un
matériel de réflexion, qui lui fera naître de nouveaux cheminements de
pensées.